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ARTS SCIENCES ET LETTRES

JACQUELINE VERMERE.

Michel Lévy, né en Algérie, est arrivé en France en 1962. Très tôt, il se passionne pour la sculpture et, persuadé qu'une étude précise est indispensable à cette sorte de création, il fréquente tous les musées et en particulier le Louvre où il peut admirer, étudier et comparer les œuvres les plus diverses, les plus remarquables et les plus rares.
Il visite aussi les fonderies où il apprend toutes les techniques qui président à la création des œuvres en bronze.
Il travaille alors dans son atelier à Paris mais sa curiosité intellectuelle pour les sciences, l'amène à entreprendre des études de médecine qui semblent correspondre aussi à son besoin d'apprendre et de satisfaire sa curiosité du vivant, de l'homme et de ses secrets, du corps et de ses mystères, de la vie et de ses exigences.
Il travaille beaucoup et quelques années plus tard, il crée en gérontologie, à l'assistance publique des hôpitaux de Paris, à Emile Roux, le premier service français d'Arthérapie.
Ses deux métiers lui apportent bien des satisfactions mais il sent qu'il ne peut réellement s'épanouir car il est toujours tiraillé entre ses deux passions. Conscient de ne pas pouvoir exercer pleinement son art dans ces conditions, il décide finalement de se consacrer entierement à la sculpture.
Les nouvelles créations se multiplient, les œuvres de Michel Lévy apparaissent de plus en plus souvent dans les expositions. La presse spécialisée souligne leur originalité et développe la vision esthétique, scientifique et philosophique du monde telle que l'artiste la conçoit.
Il la matérialise, en effet, d'une manière symbolique et très originale dans ses sculptures où se côtoient et s'opposent, s'imbriquent et se métamorphosent les êtres humains, les animaux et le monde végétal.
Ses symboles font souvent référence aux croyances antiques et à la mythologie qui traduisent les forces contrariées, les errances de l'âme, l'injustice du sort, le calme et la tempête, le vrai et l'illusion, la force et la faiblesse et même l'amour impossible d'Héloïse et d'Abelard.
Ces antagonismes et dualités, les œuvres de Michel Lévy les propose aux yeux et aux doigts car la texture a aussi sa signification : lisse et douce ou tourmentée et rugueuse, pleine ou vide, régulière ou chaotique.
Ainsi se retrouvent figées dans le métal quelques phases de la destinée humaine : la vie et la mort, la laideur et la beauté, la jeunesse et la vieillesse.
À titre d'exemple la sculpture
« Hiver» représente un visage de femme dont une partie est rayonnante et dont l'autre, hideuse, a tous les stigmates de la mort. Dans « Dualité » un beau visage de femme s'oppose à une matière informe, torturée et granuleuse où grouillent vers de terre et serpents.
Le spectateur apprécie, touche, compare, commente. On regarde avec intérêt cette belle fille qui chevauche un cochon. On cherche la source d'inspiration, on suppose, la beauté et la laideur, la délicatesse et la vulgarité, la maladresse et la grâce, l'esprit et le corps, la sveltesse et l'obésité, l'attirance et répulsion.
Peut-être.
Michel Lévy amène le spectateur à dépasser la simple observation. Il s'agit de stimuler l'imaginaire et de
se laisser emporter dans ce monde qui a si souvent inspiré les poètes, les artistes, les philosophes ou les mystiques.
Les formes, les volumes, les textures jusqu'aux anomalies appellent à la réflexion ou traduisent un message.
« Le cantique des cantiques » a inspiré bien des artistes et Michel Lévy a voulu à son tour en donner une interprétation très personnelle qui ne soit ni celle des musiciens, ni celle des peintres comme Gustave Moreau, ni celle des philosophes, ni celle de l'ancien testament.
Une exposition des œuvres de Michel Lévy n'est donc pas simplement la présentation de bronzes superbes mais aussi l'occasion de retrouver le rêve où le symbole s'affirme, s'impose puis doucement s'efface dans le présent.
Michel Lévy, fort de ses connaissances anatomiques, guide nos remarques et dévoile parfois l'impulsion qui a guidé sa main.
« La peau est une sorte de tampon entre le monde extérieur et le monde intérieur. En ne représentant pas cette peau dans certaines sculptures, symboliquement cela permet de voir centériur de l'être, une sorte de dépouillement du vieil homme. Une façon comme une autre de faire un état des lieux et de chercher à vivre avec ce que l'on a et non pas avec ce que l'on voudrait avoir. Quelques-uns de mes personnages sont estropiés mais ils existent ; malgré les obstacles. »
Débordant les limites de l'ordre naturel du monde et de la destinée humaine, l'artiste fait passer par ses symboles des convictions persde homme face aux inégalités et aux des convictions personnelles d'ordre moral. À sa manière, injustices de notre société.


« Je représente le plus souvent des hommes sous forme de nains car je pense qu'ils ont beaucoup perdu sur le plan charismatique. Autant l'évolution technologique que nous voyons autour de nous est extraordinaire, autant nous assistons sur le plan humain, à de plus en plus de phénomènes de barbarie. »
Michel Lévy a ses convictions et il présente l'homme avec ses mystères et ses contradictions mais son monde n'en est pas moins un ensemble indissociable dont l'artiste recherche sans cesse les défauts et les vertus.
Fervent défenseur de la cause animale, Michel Lévy fait passer un message à propos de l'élevage industriel comme c'est le cas pour les poulets symboliquement représentés sans plumes dans ses œuvres, aux côtés de nains, les hommes.
« Le poulet aujourd'hui n'est plus considéré comme un être vivant mais comme une usine à protéines pour l'alimentation humaine. »
Michel Lévy nous laisse méditer devant ses sculptures. Son message passe bien, sans affecter l'esthétique de l'œuvre grâce à la parfaite maîtrise des formes, des volumes et des textures.
Chevalier des arts et des lettres, Médaille de l'Assemblée Nationale.
Médaille de la ville de Paris, Grand Prix WIZO Paris.
Médaille du mérite européen, Médaille de la ville de Douai, Médaille de la ville de Montargis, Médaille de la ville de Mantes la Jolie, Médaille de la ville de Franconville, Médaille de la ville de Savigny-sur-Orge, Médaille de la ville de Bois le Roy, Médaille de la ville de Crécy la Chapelle,
Michel Lévy a déjà reçu la médaille de Vermeil d'Arts-Sciences-Lettres. Depuis cette date il a multiplié les expositions, a souvent été invité comme sculpteur d'honneur et a reçu un accueil toujours chaleureux et souvent enthousiaste.
Pour l'ensemble de l'œuvre de ce grand artiste qui surprend, séduit et même fascine un public toujours plus sensible aux symboles et à la beauté, Arts-Sciences-Lettres remet aujourd'hui à Michel Lévy, la Grande Médaille d'Or avec plaquette d'Honneur pour les arts.
Fort connu et apprécié en France et à l'étranger, Michel Lévy s'est vu attribuer de nombreuses distinctions.
Jacqueline VERMERE

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